Kunginho : « Je ne réalise pas à quel point ma musique impacte » 

Artiste à suivre de près, Kunginho, 21 ans est en train de se faire un nom dans l’industrie de la musique chrétienne. Aucune fausse note pour le moment, il met tout le monde d’accord avec ses textes enflammés et son tout premier EP appelé EVANDRILL. Interview

C’est bientôt la fin de l’année et si une liste des artistes qui l’ont marquée devait être publiée, Kunginho y apparaitrait sans grande surprise. Et pour cause, le rappeur a été très actif ces derniers mois. On l’a entendu sur les titres « C’est réel« , « Cantique nouveau« , « Sans limite »  en featuring avec respectivement Y du V, Virtuoz, Rhema Boy ou encore avec l’anglophone Calmz sur le morceau « Glory« . C’est très bien… mais c’est pas tout ! 

Kunginho, de son vrai nom Elie, a fait le grand saut en dévoilant son propre projet solo cette année : un EP appelé EVANDRILL porté par le label HolyNation Music.
10 chansons dans lesquelles la maturité, le talent d’écriture et l’envie d’apporter un message clair sans hypocrisie se fait entendre au rythme des différentes instrus.

« Mon but n’est pas d’ambiancer les chrétiens mais de laisser une semence à ceux qui se cherchent encore et Dieu fera le reste ».

Kunginho

c’est ce que le rappeur a tweeté dernièrement. Sur ses réseaux, Kunginho est assez proche de son public qui n’hésite pas à le féliciter, partager les punchlines de ces titres phares « Voilà« , « Entre la rue et le ciel« , « MH370 » et ses différentes actualités. La plus récente ? Son tout premier concert à Paris le 30 octobre 2022 à la Boule Noire

« Je ne suis jamais venu chanter ici dans une église ou un autre évènement. Commencer directement par un concert à Paris, c’est vraiment un honneur. Je peux juste rendre grâce à Dieu pour ça. » nous a-t-il confié.

Évènement majeur,  soldout et réussi d’après les différentes story et cette publication. Pour lui, tout a commencé avec des freestyle et des lives. Aujourd’hui sa musique dépasse les frontières de la Belgique, son pays, et ça deviendra international si Dieu le veut. Pour Tribe, il a accepté de se prêter au jeu de l’interview. C’est parti. 

3 mots pour te décrire ? 

Rempli d’énergie, sincère et vrai parce qu’à travers ma musique, j’essaye de parler de tout. Je ne limite pas les sujets. J’essaye de mettre en lumière les choses qu’on veut camoufler, les sujets tabous. 

Faire de la musique a toujours été une évidence pour toi ou tu as eu un déclic ?

Ça n’a pas toujours été une évidence, c’est juste que j’ai toujours aimé la musique depuis petit. Je chantais un peu de tout mais … J’ai eu un déclic en 2020. C’est l’histoire de mon témoignage. J’ai décidé à partir de ce moment de le faire à fond pour Dieu.

Et ça s’est concrétisé avec EVANDRILL , ton premier EP. Comment s’est passée la réalisation et combien de temps a duré la conceptualisation du projet ?

La réalisation a pris beaucoup de temps. Beaucoup de retard aussi pour sortir. J’ai commencé en août 2021 et j’ai fini le projet en mars, je crois. On a perdu tous les sons. Donc il fallait tout recommencer. Pendant cette période, j’étais fatigué, on était souvent au studio, tard le soir. Ensuite, une fois les sons envoyés, il fallait les mixer donc ça aussi ça a pris du temps. Il y a eu aussi des soucis sur la tracklist. Au départ, je voulais 14 sons mais les managers ont demandé 10 puis un avis extérieur a demandé 7. Mais on s’est mis d’accord sur 10. Et le projet est sorti.

Je suis aussi content des retours. C’était un risque de faire un projet qui s’appelle EVANDRILL… je pense que les gens s’attendaient à ce que je rappe du début à la fin mais je l’ai pris à contre-pied. Je suis content des témoignages et retours positifs que je reçois.

Le titre « Epargner » se distingue de tous les autres morceaux car tu y racontes ton témoignage, tu te livres énormément. Pourquoi c’était important pour toi de révéler cette histoire dans ce premier projet ?

Depuis longtemps je voulais le raconter mais je n’y arrivais pas, je ne trouvais pas la forme.. et quand j’ai fait le projet j’ai eu le refrain directement en tête. C’était important pour moi de le faire sur ce projet pour changer un peu l’image de ce style (drill) et apporter mon témoignage aussi. J’ai trouvé que c’était le moment idéal de sortir maintenant. Je ne pouvais pas attendre, je devais raconter ce que Dieu fait dans ma vie. Plus tard, je vais rencontrer d’autres difficultés que je raconterai aussi … C’est pas bon de trop garder.

Et l’histoire est surprenante ! On voit vraiment la main de Dieu sur  ta vie… 

Ce jour-là c’était vraiment difficile. Avant je faisais des lives, je parlais de Dieu mais je ne me préparais pas spirituellement. J’avais pas conscience qu’il y avait des risques. Et un jour, je me suis retrouvé à l’hôpital avant un live justement. C’est là que j’ai compris qu’il fallait se préparer spirituellement, j’ai compris que si Dieu m’a fait grâce d’être ici c’est qu’il y a une raison et quand je vois les fruits, je comprends mieux pourquoi.

Tout à l’heure, tu disais que tu as pris le projet à contre-pied. Le titre en lingala « Po na nini boye » en est la preuve !

À la base, c’était pour mon kiffe personnel et aussi rappeler mes origines. Je trouvais que c’était important aussi parce qu’on est beaucoup soutenu au Congo.

On a l’impression que tu es arrivé d’un coup, mais en fait, tu es là depuis un moment. Comment toi et ton entourage gérez cette nouvelle ascension et exposition ?

Je vois ça comme une grâce. Ça fait depuis longtemps que je travaille dessus. Aujourd’hui, il y a beaucoup de bons artistes, et sortir du lot, c’est qu’une grâce. 

Ma famille le prend bien… Au début, ils ne comprenaient pas les séances studio tout le temps le soir, faire des scènes mais aujourd’hui ils voient les fruits, ils sont contents et voient que c’est la volonté de Dieu. Ils acceptent et prient pour moi. J’ai aussi des comptes à rendre quand je me déplace, je dois prévenir pour qu’on mette ça en prière. 

Quelle est ta vision et comment souhaites-tu marquer l’industrie musicale aujourd’hui ? 

Ma vision : s’infiltrer, par tous les moyens, faire tous types de musique. J’ai enregistré des sons qui s’éloignent un peu de la drill. Le but c’est d’emmener l’évangile partout. Faire des grandes scènes, sortir de la frontière chrétienne en gardant toujours le nom de Jésus mais en apportant des nouveaux styles, une façon de poser qu’on a pas entendu. J’écris ce que je vis, ce que je vois. 

Un jour si un artiste chrétien fait une grande scène en même temps qu’un artiste séculier, c’est une victoire pour tout le monde. 

En parlant de scène, ton premier concert à Paris à la Boule Noire était sold out. Quelle a été ta réaction ?

Honnêtement, au début, je paniquais parce que j’y croyais pas. Qu’on fasse un premier concert avec mon nom … je trouvais ça bizarre. Au fil des jours, on approchait la date et on me disait il restait 15, 7 places etc je me suis dis bon, il ne faut pas que je calcule ça. Un jour, on m’a annoncé que c’était sold out ! J’étais dehors, je suis rentré directement. Je l’ai dis à ma mère, on a prié. Les managers étaient contents ! Tout le monde était content. Pour eux, c’était logique mais moi, je m’y attendais pas. En fait, je ne réalise pas à quel point ma musique impacte. Le fait de me dire que les gens paient pour me voir, c’était de la folie pour moi. Je ne croyais pas qu’on allait remplir la salle. 

Tu parlais de tes managers, justement, comment ça se passe avec HolyNation Music ? Est-ce que pour toi c’était essentiel d’avoir un backup comme eux aujourd’hui là où Dieu t’a placé ?

Ça se passe très bien, on s’entend très bien. C’est une famille. On rigole beaucoup et quand on travaille, c’est sérieux. Pour moi, c’est très important. Avant je faisais que des freestyle sur Instagram. J’allais, pendant l’été, au studio mais j’avais pas les moyens de me payer un clip. Dieu est passé par eux, ils m’ont pris en charge. Ils ont fait le clip de « Cadeau piégé 2 », je l’avais enregistré de mon coté. On est partis de là et, nous voilà aujourd’hui. On se fait confiance. C’est pas facile de miser sur un artiste sans savoir ce qui va se passer demain.

Quelle est la suite pour toi ? 

Il y a beaucoup de sons qui me tiennent à coeur qui vont sortir. Je vais faire ce que j’aime vraiment en élargissant un peu la palette. J’aime beaucoup l’afro, c’est ce que j’écoute le plus.

Et peut-être appeler un artiste pour un gros featuring. 

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